Kâli

Comme Durga ou Parvatî, elle est une représentation de Devi, la déesse-mère

Kâli est la représentation la plus terrifiante du panthéon hindou en tant que vengeresse destinée à "terrifier la terreur". Kâli "la noire", est généralement représentée jeune, avec des formes très féminines, la peau noire, la bouche ouverte parfois munie de canines protubérantes, tirant une langue rouge, les yeux écarquillés, vêtue d'une peau de tigre et d'une jupe faites d'avant bras, parée de guirlandes de crânes et brandissant des armes. Kâli est l'une des épouses de Shiva [Shiva].
Elle est censée être la septième langue d'Agni
[Agni], le dieu du feu.

Kâli ne doit pas être confondue avec Kali "le terrible", un démon qui est la personnification du Kali Yuga. En effet, le Kali Yuga n'est pas l'âge de Kâli, mais l'âge terrible, le dernier des âges (Yuga) dans la conception cosmogonique cyclique hindoue [calendrier hindou].

Les dieux firent appel à elle car ils ne parvenaient pas à vaincre le démon Raktabija. Les sept Matrika (petites mères de la création) n'avaient réussi qu'à le blesser, or chaque goutte de son sang qui tombait au sol donnait naissance à un autre démon. Seule une figure féminine, regroupant les trois forces divines de Brahmâ [Brahmâ], Vishnu [Vishnu] et Shiva pourrait en venir à bout. Ce fut Durga, la Mère [Durga]. Mais les forces mauvaises étaient si puissantes sur terre que Durga ne put en venir à bout. Elle prit donc la forme terrible de Kâli.
Elle se servit de sa langue pour empêcher le sang du démon de tomber au sol. Mais cela l'empoisonna et elle devint folle. Après avoir détruit tous les démons sur le champ de bataille, elle commença une danse puissante où elle laissait éclater sa joie de les avoir vaincus, mettant en péril l'équilibre du monde. Shiva se coucha sous ses pieds, afin que le choc de la danse soit amorti par son propre corps. Quand Kâli marcha sur le corps de son époux, elle comprit son erreur et arreta sa danse destructrice.

Elle est représentée avec plusieurs bras, la langue pendante et le cou ceint d'une guirlande de crânes.
Kâli "la noire", représente la puissance de destruction, le temps qui désintègre tout. Mais lorsque tout est détruit, la vraie nature de la nuit éternelle se révèle comme une félicité immense.

Le Kâli Tantra en donne la description suivante :

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ses 4 bras représentent les 4 directions de l'espace, identifiées au cycle complet du temps. Une main donne, l'autre éloigne la crainte ;

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dans une autre main, elle tient une tête coupée, rappelant que rien n'échappe à la puissance du temps ;

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lorsque l'univers est détruit, la puissance du temps reste nue. C'est pourquoi Kâli porte l'espace comme unique vêtement ;

- la vie et la mort sont inséparables, l'un ne va pas sans l'autre. Les têtes de mort que Kâli porte autour du cou furent des centres de vie. Abandonnées par elle, elles sont l'image de la mort. Les 51 crânes couvrant sa poitrine maternelle représentent les cinquante lettres de l'alphabet sanscrit : Kâli est un puits de connaissance ;
- son aspect effrayant symbolise son pouvoir sans limite ;
- l'épée figure la puissance de destruction.

En dépit de sa forme apparemment terrifiante, Kâli est souvent considérée comme la plus douce, la plus aimante de toutes les déesses hindoues car ses dévots la voient en tant que mère de l'univers entier. De plus, sa forme terrible fait qu'on la perçoit comme une force formidable de protection.

Les thugs, du sanskrit stagas qui veut dire clandestins, tuaient les voyageurs au nom de Kâli (principalement au Bengale). Ils se servaient de ruban pour étrangler leur victimes, afin de ne faire couler aucune gouttes de sang en mémoire au combat livré contre le démon Raktabija. Les Britanniques mirent fin à leurs agissements en 1837. Seul leur nom survit aujourd'hui.