Bouddha

Fondateur du bouddhisme, les hindous le considère comme le neuvième avatar

Vishnu [Vishnu] prend ici le rôle de professeur. Bien que très différent de l'enseignement des brahmanes, le bouddhisme a été intégré par les hindous comme une part de leur culture. Bouddha ("l'illuminé") est généralement représenté en couleur dorée, avec des grands lobes d'oreilles, les yeux mi-clos et vêtu de vêtements oranges.

La descente de Vishnu sous la forme du Bouddha date de l'âge des conflits pour dissuader les brahmanes trop avancés dans l'étude des écritures sacrées. Ceux ci menaçaient la suprématie des dieux.

Le Bouddha incarne l'illusion (maya, le nom de sa mère, Mayadevi, en est un dérivé), il n'y a pas de prise possible de soi-même sur quoi que ce soit qui puisse durer ou se maintenir tel quel dans le temps et par delà le temps et la mort.

Bouddha, de son vrai nom Siddhârta Gautama, serait né de la reine Mayadevi, vers 560 avant J.-C., épouse de Suddhodana, modeste souverain du petit royaume de Kosala constitué par une confédération des tribus Sakyas. Selon une légende, sa mère aurait été fécondée en songe par un éléphant à six défenses. Bouddha serait alors une incarnation de Airavat l'éléphant, la monture d'Indra [Indra].
Mayadevi aurait accouché sur la route qui la conduisait chez ses parents, debout et accrochée à une branche d'arbre qui se serait baissée tout exprès pour qu'elle puisse l'attraper, tandis que les divinités brahmaniques faisaient pleuvoir des pétales de fleurs sur elle. Sitôt né, l'enfant se serait mis debout et aurait "pris possession" de l'Univers en se tournant vers les points cardinaux, puis aurait fait sept pas vers le nord. Sa mère mère moura sept jours plus tard.
Élevé par sa tante maternelle Prajapati, épouse comme sa sœur de Shuddhodana, et d'une famille noble, il passa son enfance dans le luxe et le plaisir. Siddhârta se maria jeune à la belle Yashodara
, sa cousine germaine et fille d'un seigneur du voisinage, qui lui donna un fils, Rahula. Très intelligent, bon tireur à l'arc, doué d'une force étonnante, il ne connu que les joies de l'existence. Son père veillait à ce qu'il ne quitta pas le palais d'où toute peine, toute souffrance et tout désagrément étaient bannis.

A 29 ans, malgré les ordres de son père, il sorti du palais :
- il vit un vieillard, et découvrit la vieillesse et la pauvreté ;
- il vit un malade, et découvrit la souffrance ;
- il vit un cadavre, et découvrit la mort. Il prit conscience de la souffrance de l'humanité.

Il perdit la joie de vivre et décida de sauver l'humanité de ses maux.
Le prince comprit alors que, si sa condition le mettait à l'abri du besoin, rien ne le protègera jamais de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Enfin, un ascète lui montra un visage calme et serein. Ce spectacle le consola. Il s'éveilla une nuit en sursaut, et demanda à son serviteur, Chandaka, de harnacher son cheval. Les deux hommes galopèrent jusqu'à un bois proche du palais. Siddhârta, qui abandonna à son serviteur son manteau, ses bijoux et son cheval, lui demanda de saluer son père, sa femme et sa mère adoptive et de leur dire qu'il les quittait pour étudier la voie du salut. Le prince abandonna ses vêtements de soie qu'il échangea avec la tenue d'un pauvre chasseur.
D'abord, il écouta l'enseignement d'un maître brahmanique, Arada Kalama, qui lui apprit à distinguer les différents éléments constitutifs des choses.
Il devint savant dans cette doctrine, il en connut toutes les subtilités et tout le formalisme.

Il se fit disciple d'Udraka et accomplit les exercices les plus difficiles du yoga qu'on lui apprit, en pratiqua toutes les techniques, et en acquit une maîtrise exceptionnelle. Mais cette voie ne lui parut pas la bonne et il parti.

Il se fit moine. On l'appella Shakyamuni (moine de la famille des Sakya). Il se dépouilla de tous ses biens, se mit à observer l'ascétisme le plus rigoureux et arriva à se nourrir d'un seul grain de mil par jour : il fut presque réduit à l'état de squelette. Mais il comprit l'inutilité de ces mortifications. Six ans plus tard, alors qu'il se trouvait dans le village de Bodh-Gayâ, il abandonna ces pratiques qui ne l'avaient pas mené à une plus grande compréhension du monde, et accepta des mains d'une jeune fille du village, Sujata, un bol de riz au lait, mettant ainsi fin à ses mortifications. Il se concentra dès lors sur la méditation et la voie moyenne, celle qui consiste à nier les excès, en refusant le laxisme comme l'austérité excessive. Les cinq disciples qui le suivaient l'abandonnèrent, jugeant cette décision comme une trahison de sa part.
Il eu tout essayé : la vie des plaisirs, la philosophie, le yoga et l'ascèse. Rien ne lui parut satisfaisant. Il s'assit sous un pipal (ficus) et se mit à méditer. Une longue concentration sur le caractère douloureux de l'existence le transforma profondément. Il revit ses innombrables vies antérieures.

Un Naga [Nagas] (race de serpent céleste), lui servi d'abri contre la pluie.

L'éveil
Alors vinrent les dernières épreuves. Il fut tenté par le démon de la mort Mara qui, effrayé du pouvoir que Siddhârta allait obtenir contre lui en délivrant les hommes de la peur de mourir, essaya de le faire dévier se sa voie : des monstres lui jetèrent des pierres, de jolies filles, les filles de Mara s'offrirent à lui.
Les pierres se changèrent en fleurs, les filles le laissèrent indifférent et, peu à peu, il découvrit la loi du cycle infernal des naissances et des renaissances, il saisit les quatre "nobles vérités", il parvint à l'éveil, à l'illumination. Il était devenu bouddha. C'est dans la posture de prise de la terre à témoin de ses mérites passés que Bouddha accèdera à l'éveil. Il affirmera être parvenu à la compréhension totale de la nature et des causes de la souffrance humaine et des étapes nécessaires à son élimination. Cette illumination, possible pour tous les êtres, s'appelle la "bodhi".

Bouddha insistera sur le fait qu'il n'était ni un dieu, ni le messager d'un dieu et que l'illumination n'était pas le résultat d'un processus ou d'un agent surnaturel, mais plutôt le résultat d'une attention particulière à la nature de l'esprit humain, qui pouvait être découverte par n'importe qui. Il se fit des disciples à Bénarès et leur exposa les quatre nobles vérités sur la douleur, l'origine de la douleur, l'arrêt de la douleur et le chemin qui mène à la cessation de la douleur.

Dès lors, les conversions se multiplièrent. Sa communauté s'agrandit. Bouddha, sentant sa mort venir, demanda à son disciple Ananda de lui préparer un lit entre deux arbres sala. Il décéda ainsi à Kusinara à l'âge de quatre-vingt ans...

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