les Pandavas

Les forces du bien

Ils symbolisent la noblesse, le raffinement et la connaissance.

Origines
Tous les fils de Pandu étaient d’origine semi-divine.
Suite à une malédiction (il fut maudit par une gazelle qu'il avait tué), Pandu ne pouvait avoir de relation avec ses deux femmes, Kunti et Madri, sous peine de mourir. Ils leur demanda néanmoins une descendance. Kunti et Madri, grâce à un puissant mantra (mot ou phrase de pouvoir), invoquèrent diverses divinités, afin de lui donner des fils.
Kunti engendra :

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Yudhishthira, l’aîné, homme probe et vertueux, était issu de Dharma, dieu de la vertu ;

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Bhîma le vaillant guerrier d’une force colossale était issu de Vayu [Vayu], dieu du vent. Il disposait de deux armes extraordinaires : des pouces en forme de serres et un gros marteau ;

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Arjuna, l’incomparable archer, fils d'Indra [Indra], dieu de la pluie.

Les fils de Madri étaient les jumeaux Nakula et Sahadeva étaient quant à eux nés des jumeaux célestes Asvin.

Mort de Pandu
La malédiction qui poursuivait Pandu avait fini par le rattraper un beau jour de printemps où, s’étant éloigné aux bords d’une rivière avec Madri sa seconde épouse, il n’avait pu réfréner la montée de Kâma, le sauvage dieu de l’amour et avait péri au moment même où, pris par l’ivresse du désir, il se rapprochait de son épouse. Madri, en vain, avait tenté de l’en dissuader ; il expira entre ses bras.
Les rites avaient été effectués au bord de la rivière, et Madri avait tenu à l’accompagner dans le feu de la crémation. Elle confia ses deux fils à Kunti, sachant qu’elle saurait s’en occuper comme s’ils étaient ses propres enfants.

Duryodhana, jaloux de ses cousins Pandavas
Pendant le règne de Dhritarastra, le frère aîné de Pandu auquel il dut laisser la couronne du royaume à cause de sa cécité, les cousins Pandavas (fils de Pandu) et Kauravas (les 100 fils de Dhritarastra) grandirent ensemble à la cour.

À chaque tournoi opposant les deux clans, les Pandavas étaient victorieux. Le ressentiment et le désir de revanche des Kauravas grandirent avec les années. Pour comble, le vieux roi aveugle désigna pour sa succéssion Yudhishthira, l’aîné des Pandavas, qu’il préféra à son propre fils Duryodhana, cruel et fourbe, ce qui acheva de le consumer de jalousie.

Un jour, Duryodhana donna à Bhîma des friandises empoisonnées, et lorsqu'après une baignade joyeuse, le Pandava se senti pris de fatigue sous l’effet du poison, Duryodhana, alors que tous s’étaient éloignés, le ligota et le jeta dans l’eau d'une rivière où il avait rapidement sombré.
Heureusement, le poison fut neutralisé par les morsures des Nagas [Nagas] (serpents) qui vivaient dans le royaume sous les eaux. Bhîma, réveillé enragé de se retrouver ligoté, déchira ses liens et tua les serpents, jusqu’à ce que leur roi s’approcha et le calma : ils étaient apparentés, puisque l’arrière-grand-père de Kunti était l’un d’entre eux. Bhîma se calma et accepta l’hospitalité des serpents. On proposa à Bhîma une boisson qui lui donnerait la force de mille éléphants à condition qu’ il puisse en boire une jarre. Sous les yeux médusés de ses hôtes, Bhîma vida huit de ces jarres. Fort de la force de huit mille éléphants, il dormit alors huit jour dans le royaume sous les eaux, à la suite de quoi, inquiet pour ses proches, il fut raccompagné à la surface par les Nagas.

La fuite des Pandavas
Des années plus tard, Duryodhana avait trouvé moyen d’envoyer les Pandavas et leur mère passer du temps loin d’Hastinapur dans une ville de festival. Une demeure les y attendait, faite toute entière de matériaux inflammables, la laque notamment, dont les murs étaient enduis. Prévenus par par Vidura, conseiller et oncle de Duryodhana, et comprenant les intention de leur cousin, les cinq frères, décidèrent d’une part de faire en grand secret creuser un tunnel sous la maison, et d’autre part de passer du temps à la chasse pour mieux connaître la région. Un soir, les Pandavas anticipèrent l’action de l’espion de Duryodhana et mirent eux-même le feu à la maison avant de s’enfuirent par le souterrain qu’ils scellèrent de façon à ce que même dans les ruines on ne pût le découvrir. Tous crurent à leur mort : six cadavres de gens de basses castes, mis là par les Pandavas, en attestait. L’espion de Duryodhana avait lui aussi péri dans l’incendie.

Pendant ce temps, les Pandavas fuyaient, portés par Bhîma, juchés sur ses épaules, son dos et ses hanches, parce que tous, et Kunti en particulier, étaient trop las pour faire face aux chemins de forêt, en pleine nuit. Un long séjour dans la forêt devait s’en suivre, annonciateur d'un autre, plus lointain et plus long encore. Pour l'instant, sans ressources ni possibilité de rentrer au royaume, il ne leur restait plus rien de leur grandeur royale que leur éducation et le potentiel de leur naissance.

Bhîma et les râkshasas
Durant leur fuite, Bhîma, le plus endurant, veillait sur le sommeil de ses frères. Il était inévitable qu’ils finissent par rencontrer des râkshasas, créatures maléfiques et repoussantes qui vivaient dans les forêts, aux pouvoirs magiques très puissants, une affinité certaine pour la nuit et un appétit féroce pour la chair humaine. Or, dans la forêt que parcourrait maintenant les Pandavas vivait un tel râkshasa et sa sœur : Hidimba et Hidimbâ. Voyant, endormis et gardés par le seul Bhîma, les Pandavas et leur mère, Hidimba envoya sa sœur tuer le gardien. Mais voilà qu’elle tomba amoureuse de cet homme à l’extraordinaire stature. Son sentiment changea son allégeance pour son frère en désir de traîtrise. Par magie, elle se présenta à Bhîma sous la forme d’une très séduisante jeune fille et lui expliqua, sans mensonge, la situation et l’intention de son frère de les tuer. Mais Bhîma se contenta de sourire et alla au devant du râkshasa qui, ayant constaté la tromperie de sa sœur, s’avança plein de rage dans la clairière. Un immense combat s’ensuivit, au cours duquel Bhîma défit horriblement son monstrueux ennemi. Les Pandavas et leur mère, qui assistèrent au duel, décidèrent qu’il fallait partir : la mort d’un râkshasa ne passant pas inaperçu, Duryodhana pourrait en avoir vent. Hidimbâ suivit les Pandavas, et Bhîma, quoique réticent, finit par l’accepter pour épouse.

Grâce à ses pouvoirs, celle-ci l'emporta loin, sur les pentes des montagnes. Ils eurent un fils, puissant et sombre, qui grandit sitôt né jusqu’à devenir un adolescent au regard terrible, au corps musculeux, à la tête chauve : Gatotkha. Après sa naissance, la mère et le fils rendirent Bhîma à sa propre famille et disparurent : Gatotkha reviendrait dès que son père aurai besoin de lui.

Après une courte période d’errance, les Pandavas se rendirent à Ekachakrâ, paisible village où ils étaient inconnus et purent s’installer chez un homme suffisamment fortuné pour leur offrir une partie de son toit. Ils vécurent de mendicité, comme de simples brâhmanes. Mais le lieu était en proie à un autre râkshasa, Baka, plus terrifiant encore que Hidimba. Périodiquement, le village devait lui envoyer son tribut en nourriture sur un char conduit par un homme du village. Le monstre dévorait le contenu du char, les animaux de bât et le conducteur. Et cette fois-ci, c’était au tour de l’hôte des Pandavas. Kunti insista pour que Bhîma prenne sa place. Bhîma, partit donc tuer Baka. Pour l’enrager, il mangea toute la nourriture présente dans le chariot. Un terrible combat s’ensuivit, les arbres alentours, utilisés comme massues et armes de jet, n’y résistèrent pas ; pas plus que le râkshasa, dont Bhîma laissa l’immense carcasse, brisée, sur le champ de leur lutte et s’en retourna discrètement au village. Pour préserver son anonymat, on fit croire qu’une entité céleste avait sauvé l'homme qui devait mourir ce jour-là.

Retour à Hastinpur avec Draupadi
C’est alors que parvient à Ekachakrâ la nouvelle du prochain mariage de la fille de Drupada. Après leur mariage avec Draupadi, ils retournèrent à Hastinpur où Dhritarastra couronna Yudishthira roi.

Déterminé à obtenir la ruine des Pandavas, Duryodhana obtint l’aide de son oncle Sakuni,qui partageait sa haine, qui savait très bien piper les dés. Il se trouve que Yudishthira adorait le jeu. Sakuni défia ce dernier, qui commença à perdre une à une chaque partie de dés. Entêté, Yudishthira augmentait chaque fois sa mise. Mais il perdit absolument tout : richesse, étalons, éléphants, esclaves, possessions, enfin, son royaume même. Il finit par mettre sa propre personne en jeu. Puis, il misa ses frères, et enfin la princesse Draupadi. Ayant tout perdu contre Sakuni, les Pandavas allaient donc devenir les esclaves de Duryodhana. Mais son père, Dhritarastra, fit adoucir leur peine en un exil de treize ans. Si l’on découvrait leur identité pendant la dernière année, ils seraient condamnés à douze années d’exil supplémentaires.

Ces treize années écoulées, les Pandavas se rendirent à la cour de Duryodhana, et lui demandèrent quelque terre où régner, car selon le code ksatriya, un guerrier ne pouvait remplir d'autres fonctions que celui de protecteur ou de souverain. Les Pandavas accepteraient même un village, mais Duryodhana les accabla de son mépris : jamais il ne leur accordera fût-ce assez de terre pour planter une aiguille. Les cinq frères durent prendre les armes pour obtenir réparation [ voir le Mahabharata].

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